lundi 5 janvier 2015

Tanzanie 2 : Dur dur pour Jean-marie

Premiers jour en Tanzanie difficiles pour Jean-marie.

Nous sommes le lundi 25 août 2014, Jm à très mal dormi. Au lever il ne se sent pas bien, mais décide tout de même de prendre la route, enfin la piste. Je vois Jm prendre sur lui pour avancer, mais arriver à Kaluko village à 17 km de la frontière, il n'en peut plus. Nous nous arrêtons dans ce petit village. Une foule nous entoure, tout le monde le regarde souffrir mais personne ne nous propose quelque chose ou nous vient en aide ! Nous voulons trouver un coin pour nous installer et dormir. Nous demandons donc la possibilité de dormir dans l'église, mais ils ne veulent pas. Les villageois nous indiquent une guest house, mais celle-ci est à plusieurs kilomètres. Jm ne peut plus avancer. Les villageois restent là, plantés à nous regarder !! Nous finissons par nous énerver, sans doute trop fatigués pour supporter de les voir rire en nous regardant. Nous leurs demandons de l'aide.

A partir de ce moment, tout le monde devient gentil, on nous accompagne dans un local, un peu comme la « mairie » ! Une femme, Margaret, amène  matelas et couverture pour Jm. On nous apporte de l'eau, puis à manger pour le soir... Les enfants Tanzaniens restent devant la porte et aux fenêtres, nous sommes l'attraction de ce village au bout du bout de la Tanzanie, où j'imagine personne ne passe et encore moins des blancs. Nous comprenons leur curiosité, mais elle est parfois trop présente. Pas simple d'être impassible tout le temps. Je mets donc les paréos aux barreaux pour essayer d'avoir un peu de tranquillité. Ne jamais partir sans paréo. Si, si, je ne blague pas, un paréo vous sert à beaucoup de chose, comme nappe, comme serviette, comme foulard, comme sac à dos, comme oreiller, comme rideau.....





Jean-marie s'écroule et dors toute l'après midi. Avec les enfants, on s'occupe calmement, nous sommes fatigués aussi.

Le lendemain, Jm se sent mieux. Nous remercions tout le monde et nous reprenons la route. Les paysages sont magnifiques avec des champs un peu partout et des montagnes. Nous traversons le petit village de Sopa très bien aménagé avec une très belle église en pierre à flanc de colline. Nous sommes surpris, cela faisait longtemps que nous n'avions pas croisé une telle église.





Quelques kilomètre plus loin, nous nous arrêtons dans un gros village, Mataï. C'est un village très actif, avec des moulins à huile et à farine qui font un bruit étourdissant. Nous trouvons une guest house. Nous souhaitons prendre le bus pour aller voir le lac Tanganika qui nous a laissé sur notre faim en Zambie. Nous apprenons que le départ est tous les jours à 7h du matin.
Nous nous levons donc vers 5h du matin, afin de déjeuner, se préparer et aller à pied jusqu'à l'arrêt sans arriver trop tard pour être sur d'avoir de la place.

Il fait encore nuit, tout le village est silencieux et calme, seules quelques personnes commencent à installer leur commerce. Les femmes balayent devant leur magasin en mouillant le sol poussiéreux. Nous arrivons à l'arrêt, le patron du resto nous confirme que c'est bien ici. Il est 6h30, nous sommes les seuls. Nous attendons que le patron finisse d'ouvrir son resto pour prendre du thé et des chapatis. Il fait assez froid. Nous attendons. 7 heures passe, nous connaissons la ponctualité africaine, alors pas de panique, nous attendons encore un peu. Au bout d'un moment nous nous interrogeons sur le fait que personne ne vienne attendre aussi. Nous redemandons au patron, il nous confirme que c'est bien à 7 heure mais à 7 heure du soir !!!! Nous sommes dégoûtés, et dire que le patron qui nous regarde depuis 6h30 et à qui nous avons posé la question n'a même pas réalisé que nous nous étions trompés !! Sans doute  n'était-il pas bien réveillé !

Nous rentrons donc à la guest house, tant pis pour le lac, nous préparons les vélos et reprenons la piste. Nous avons la joie de retrouver le goudron juste à quelques kilomètres. Le paysage est vraiment très beau, avec des petites montagnes aux couleurs ocres...

Par contre, Jean-marie de nouveau ne sent pas bien, alors qu'il allait mieux, a-t-il pris froid ce matin ?? Pédaler devient trop dur, nous nous arrêtons dans un tout petit village, Katuka. Le même scénario, Jm est allongé sur le trottoir d'un resto (seul endroit à l'ombre), et tout le village est là à nous regarder sans rien dire, ni rien faire, mais en se rapprochant de plus en plus et en rigolant !!
Ont-ils peur, manquent-ils de courage ? C'est vrai qu'un blanc allongé par terre comme cela, c'est sûrement la première fois qu'ils voient ça !!

En fin d'après-midi le nombre d'enfant augmente, ils sortent de l'école. Un homme un peu «spécial » les fait fuir avec de grands gestes désordonnés et des phrases qui font bien rire les enfants. Ces derniers partent en courant, mais reviennent aussitôt que cet individu s'éloigne un peu. Ce cinéma durera un bon moment, l'homme vocifère, les enfants rigolent et partent en courant, puis reviennent !!

Voyant que Jm ne va pas mieux, il faut trouver une solution. Je part au dispensaire où je rencontre Fatma, la nurse (équivalent de nos infirmières). Je lui explique la situation, qu'il faut que l'on trouve un endroit où nous puissions être au calme pour que mon homme puisse vraiment se reposer.



Yan teste le jouet fabriqué par les enfants.
Sans hésiter, Fatma prend les médicaments nécessaires et nous accompagne chez elle, dans une maison avec une cours fermée. Cette maison est mise à disposition par le village pour les fonctionnaires comme Fatma et Siange, l'institutrice. Fatma installe Jm dans son salon et lui donne les médicaments. Les enfants font vite la connaissance des filles qui vivent ici : 2 jeunes sœurs Teddy et Aglipina et Agnesi. Toutes les trois sont vraiment adorables, toutes intimidées et super serviables. Moi je fais un peu plus connaissance avec les deux jeunes femmes.

Tous les enfants du village restent autour de la maison, entrant dès que la porte s'ouvre. Dans la cour, il y a un puits, les femmes y viennent et aussi observer cet événement. Des hommes viennent voir Jean-marie, s'inquiéter de lui. Il y a même le chef du village d'à côté qui vient prendre des nouvelles, c'est mignon !!
Avec toutes ces bonnes intentions, c'est sûr, Jm sera vite sur pied.

Le lendemain matin, Jean-marie se sent mieux, il est encore faible mais tient debout. Nous prenons la décision de partir pour rejoindre Subwanga une ville à une trentaine de kilomètres. Nous ne voulons pas abuser de la gentillesse de toute la troupe ici. C'est toujours délicat, surtout que nous n'avons pas grand chose à leur laisser. La séparation est très douloureuse. Encore une fois, il ne nous a pas fallu des années pour tisser un lien fort ! Nous faisons une séance photo avec tout le monde. Des larmes coulent de part et d'autre. Merci mesdames et mesdemoiselles, vous êtes des anges sur notre route.

Adella

Notre gentille Fatma

Aglipina

Quelques enfants viennent étudier

Agnesi

Teddy

Fatma et Siange
La maisonnée, merci les filles.
La route pour Subwanga est magnifique et très vallonnée, il nous faut pousser plusieurs fois. Jean-marie puise sur ses forces. Nous avons même droit à une pluie glaciale, nous sortons nos vestes de pluie, cela faisait longtemps ! Nous arrivons dans cette ville sans intérêt pour nous, voire plutôt désagréable par une immense descente de plusieurs kilomètres. Jean-marie tient le coup toute la journée mais est encore très faible. Nous resterons plusieurs jours le temps à l'homme de la famille de retrouver des forces.  


1 commentaire:

  1. Des milliers de bises d e reconfort à l'homme fort...et pour vous tous aussi...quel force vous avez! Maude and co.

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