Sur la route de Seshéké
Au début, la route de
Séshéké est plutôt vallonnée et entourée de forêt. Les
températures montent, il commence à faire bien chaud. Nous faisons
un petit détour pour aller voir la frontière de Kazengula. Nous
aimons nous retrouver au bord de cet immense fleuve qu'est le
Zambèze. Nous restons un moment à observer le bac qui transporte
voitures, camions, vélos, passagers... de l'autre côté de la rive,
où se rejoignent 3 pays : Le Zimbabwe, le Botswana et la
Namibie.
Petit à petit les
paysages se font plus désertiques, les villages aussi d'ailleurs, ce
qui signifie pour nous plus de difficulté à trouver de quoi se
ravitailler. Nous remplissons nos bouteilles à la pompe d'un
village, ce qui fait toujours sensation. Si lorsque nous arrivons à
la pompe il n'y a personne ou presque, lorsque nous en repartons
c'est des dizaines de paires d’yeux qui observent !!
Les quelques villages que
nous croisons paraissent de plus en plus pauvres. Tout autour il n'y
a que le bush desséché en cette saison ! Les enfants nous
courent très souvent après, nous en avions l'habitude, mais ici ils
nous réclament à manger !! Drôle de sensations que de
traverser ces villages en laissant derrière soi tous ces enfants,
comme si nous n'avions rien entendu... Nous nous sentons tellement...
je ne trouve pas les mots. Que faire devant ça ?
Une fois, Jmarie doit
cependant intervenir, car une jeune fille a attrapé le casque de Zoé
en passant, et manque de la faire tomber. La grosse voie de Jmarie
suffit à leurs faire peur, tout le monde s'enfuie. Zoé appréhende
un peu les traversées de villages, nous la mettons entre nous deux,
pour être plus vigilants, car les enfants ont souvent un comportement
très différent avec les adultes et les enfants. Plus d'une fois,
Zoé ou Yan ont été pincés, bousculés, leurs cheveux tirés... sans
que l'on ne voit rien du tout.
Nous arrivons dans la
ville de Séshéké, et nous nous arrêtons à l'église catholique pour
demander à planter la tente. Le jeune père d'à peine 20 ans nous
propose d'aller dans une autre église à 5 km, puis il nous propose
de nous amener dans une mission à 35 km. Nous chargeons donc tous
les vélos dans son pick-up. Jmarie est content car la corde qu'il
trimbale depuis Villeneuve nous sert enfin, et en plus c'est pile la
bonne longueur.
Avec le jeune père la
communication est spéciale, nous ne comprenons pas trop où il veut
en venir. Une fois arrivée dans sa mission, il fait nuit, nous ne
voyons rien du tout. Nous sommes un peu déçus car il n'y a ni électricité, ni eau, nous qui avons besoin de recharger
l'appareil photo et qui rêvions d'une bonne douche !! A notre
arrivée il demande à Jmarie s'il pensait qu'il allait nous
tuer !!! Jmarie, fais semblant de ne pas avoir compris. Bref, le
père repart, nous mangeons et allons nous coucher peu après avoir entendu
les hippopotames. Nous sommes juste à côté du fleuve. Vivement
demain que nous puissions voir le paysage.
Au lever nous pouvons
admirer la vue. La maison est juste en face du fleuve, le jardin est
très sympa. Nous aimons beaucoup cet endroit, très paisible. Mais
nous reprenons la route, magnifique d'ailleurs, avec de beaux points de
vue sur le fleuve.
La route est très très
tranquille nous pouvons rouler de front tous les quatre, on adore la
petite sensation d'être les rois du monde !!!!
Nous croisons des
ouvriers en train de faire des ralentisseurs en goudron à l'entrée
et la sortie d'un village. Nous les observons. Ces ralentisseurs ne
sont pas très efficaces pour les voitures mais très pénibles pour
les cyclos. Dommage, qu'ils ne pensent pas à laisser un petit
passage. Surtout qu'ici des cyclos il y en a beaucoup, et souvent
bien chargé avec toutes sortes de marchandises plus ou moins
encombrantes.
Nous dormons une nuit
dans le bush à côté d'une case, juste à côté du Zambèze. On se
lave dans le fleuve, sous un ciel étoilé. Le top, on adore, mais
nous veillons tout de même les éventuels crocodiles.
Pour arriver aux chutes
la route est plate et toujours aussi désertique. Nous arrivons à
l'entrée des chutes qui est décorée comme un petit musée avec des
squelettes... Le prix de l'entrée est de 26 kch par personne. Nous y
reviendrons demain. L'objectif premier est de trouver à manger, car
depuis deux jours nos repas sont un peu légers. On nous indique le
« pontoon » où un bac fait traverser les clients de
l'autre côté du Zambèze. Pour accueillir les passagers, quelques
bouis-bouis avec chima, boissons et quelques denrées rudimentaires,
sans oublier l'alcool !! Nous mangeons enfin un vrai repas, les
enfants restent là à nous regarder. C'est toujours aussi gênant,
que faire ?
Un des restaurateurs nous
indique que le village est à 6 km et qu'il y a une mission
catholique qui fait guest house, avec électricité, super nous
allons pouvoir recharger l'appareil photo pour prendre les fameuses
Sioma falls. C'est parti.
Le père nous reçoit,
puis nous laisse dans sa cour et disparaît pendant trop longtemps.
Heureusement comme à chaque fois, les enfants du village sont là et
font connaissances avec Zoé et Yan. Les fous rires ne tardent pas,
ni les chansons, les danses... c'est très sympa.
Avec Jmarie, nous
nous impatientons un peu car il commence à faire nuit et nous ne
savons toujours pas si nous pouvons passer la nuit ici. Pour une fois
que nous étions arrivés de bonne heure, nous pension bien profiter
de cette fin d'après midi. Mais voilà, le père ne fait pas sa
réapparition. Nous partons donc voir les sœurs qui s'occupent de
la guest house. Un homme nous montre la chambre, il n'y a pas
d'électricité, pas d'eau chaude et il en veut 70 kch . Nous
perdons un peu notre sang froid, nous sommes fatigués, nous sommes
énervés d'avoir trop attendu ce qui diminue les chances de trouver
un autre endroit, nous avons faim... Le père arrive soudain, nous
lui expliquons qu'à ce tarif nous préférons dormir dehors. Nous
négocions la chambre à 45 kch et un peu d'eau chaude. Le père veut
a tout prix nous amener en ville pour que nous trouvions à manger.
Mais il est déjà trop tard, impossible de trouver du chima et des
légumes (nous sommes vraiment étonnés car avant nous en trouvions
partout), nous craquons et achetons des chips.
En rentrant, nous prenons
enfin une douche chaude à la bougie, cela fait du bien !!
Les Siomas falls
Nous arrivons un peu à
l'avance et demandons à recharger notre appareil-photo.
Nous sommes accompagnés
d'un guide et d'un autre groupe. Le site est magnifique, très
différent des Victoria mais très chouette. Les chutes sont beaucoup
moins hautes, mais il y en a partout. Pour mieux les voir nous
traversons de petits cours d'eau, nous traversons tantôt une petite
dune, tantôt de gros rochers, puis de grandes herbes, du sable qui
chante lorsque nous marchons dessus... L'ambiance est vraiment très
agréable, nous avons l'impression de faire partie du décor. Les
enfants sont ravis. Yan se régale de courir sur les rochers, ce qui
fait parfois peur à sa sœur, lorsqu'il s'approche trop près du
bord. Une nouvelle fois, nous sommes bien récompensés de tous nos
efforts pour arriver jusqu'ici.
De retour à l'office
nous restons un peu là, nous discutons avec les gardiens très
sympas. Le téléphone et l'appareil photo rechargent. Les enfants
dessinent les squelettes, la dent d'hippopotame...
Les gardiens sont
intéressés par notre voyage. A la fin de la discussion ils nous
proposent de dormir sur la terrasse de l'office, de l'autre côté.
C'est vraiment sympa, car ils ont un camp-site dans le parc mais ils
ont bien compris que nous ne pouvions pas payer pour toutes nos
nuits. Après un rapide retour au ponton pour manger, nous revenons
nous installer. Nous nous endormons avec le chant des chutes comme
berceuse.
Le lendemain matin, avant
de partir nous croisons Will Mee, un jeune sud-africain qui nous
donne des fruits et deux barres chocolatés pour les enfants, qui
vous vous en douterez, sont trop ravis !!! Merci Will.
Périple , photos et commentaires toujours aussi super... A quand le départ vers un autre continent ??? Bises à vous 4.
RépondreSupprimerMerci Sylvie, ça y est nous sommes en Inde depuis 2 jours, mais les articles sont très en retard, faute de temps, d'électricité et de connexion. J'ai du mal à remonter le retard, mais j'y travaille lol ! Bises à toute la famille.
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