De Munar à Hampi
Après des au revoir difficiles, nous reprenons nos lourdes montures pour 20 km de montée
sur une route dont la tranquillité s'ajoute à la beauté des
paysages. Cela monte, mais nous sommes contents de pédaler... Eh oui,
cela peut sembler paradoxal, les montées sont souvent le bagne des
cyclistes, mais dans ce genre d'environnement, le vélo est vraiment
le meilleur moyen de transport. Nous pouvons sentir la nature,
l'écouter, s'arrêter quand bon nous semble pour contempler un
paysage que nous apprécions... Notre rythme lent nous permet donc
d'en profiter pleinement et de laisser la nature nous surprendre.
Après quelques poussées,
beaucoup de transpiration...nous arrivons enfin au col à plus de
1900 mètres d'altitude, la fraîcheur des l'atmosphère vient
compenser la température de notre corps ! Cela fait du bien,
sentir cette fraîcheur.
Après une mini pause
nous sommes prêt pour la descente d'environ 20 km !!! le top
non ?
Le paysage est aussi beau
de l'autre côté, certains arbres sont en fleurs ce qui contraste
avec le vert dominant.
Nous retrouvons nos amis
Yoel et Maïa avec qui nous finissons la route en traversant
d’immenses propriétés de plantations d'arbres de santal et de bois de
rose.
Très vite nous
retrouvons la chaleur et les cocotiers. Nous traversons un parc national où il y a des tigres, un panneau nous recommande de ne pas nous
arrêter !!!!
C'est la première fois
que nous faisons l'expérience de rouler avec d'autres cyclistes,
c'est plutôt sympa. Zoé est fière de pouvoir montrer son
endurance, ses capacités... Jm apprécie de pouvoir discuter avec
quelqu'un. Cela change de nos discussions avec les enfants. Yan change
de pilote, il est trop content.
Notre arrivée à
Udamalpet nous ramène vite dans la réalité indienne avec ses
villes bruyantes et poussiéreuses. La transition est un peu brutale,
nous avons du mal à ''redescendre'' non pas de notre nuage mais de
la montagne ! C'est aussi ici que nos chemins se séparent avec
Maïa et Yoel, bonne route à eux deux.
Nous continuons la route
en direction de Coimbatore. Nous sommes le 20 mars 2015, il commence
vraiment à faire très chaud. Nous nous arrêtons souvent pour
boire. La route n'a rien d'agréable, rien de joli... Les enfants
commencent à fatiguer et se lasser. Dur dur d'entretenir leur
motivation dans ces conditions. Arrivés à Coimbatore nous décidons
donc de prendre le train, après tout, nous sommes dans le pays le
mieux desservi au monde par son réseau ferroviaire ! Alors
pourquoi ne pas en profiter !!
Sur la route |
Dans un resto, le KO des jeunes cyclos ! |
A la gare, nous avons quelques admirateurs !! |
Nous voyageons donc de
Coimbatore à Bengalore puis de Bengalore à Hubli et enfin de Hubli
à Hospet. Globalement le voyage s'est bien passé, malgré des
heures d'attentes dans les gares (parfois, rien que pour prendre les
billets il faut beaucoup de patience, c'est qu'ils sont nombreux!),
la chaleur et la saleté. Nous avons un peu de mal avec les trains
indiens, sans doute en raison de notre expérience en Afrique qui
était toute autre. Ici, uniquement des compartiments ce qui de notre
point de vue casse un peu l'ambiance et le contact avec les gens. Les
fenêtres sont toutes petites et parées de barreaux, on se sent un
peu enfermé et surtout la vue sur l'extérieur est très réduite.
De plus, passer la journée entière face à des personnes qui passent
leur temps à manger et TOUT jeter par la fenêtre c'est un peu dur
mais aussi un bon moyen de parler écologie, propreté avec nos
enfants.
HAMPI
Nous arrivons à Hampi
dans le Karnakata. Hampi est située sur un des plus grands empires
hindous du XIV au XVIème siècle. L'empire à été détruit
laissant beaucoup de ruines prouvant son immensité, pour le plus
grand plaisir des touristes.
Nous nous posons dans ce
lieu magique chargé de spiritualité, d'histoire, de commerçants,
de touristes...le tout haut en couleurs et profitons de ses charmes.
Hampi est traversée par
une rivière qui donne à ce lieu un côté zen. D'un côté, le
grand temple avec un éléphant, les commerçants, guest houses, un
nombre impressionnant de restaurants... De l'autre côté l'ambiance
est plus tranquille, avec des rizières et un peu plus loin un autre
temple. Pour passer de part et d'autre, pas de pont, nous devons
descendre un grand escalier, rouler sur des rochers puis enfin monter
sur une barque !! Pas super simple avec nos vélos chargés,
mais les indiens eux sont habitués à faire traverser moto,
scooter... ce ne sont pas nos 3 vélos qui vont les impressionner !
A tour de rôle nous recevons la bénédiction de l'éléphant |
J'aime beaucoup
l'ambiance dans ce lieu. A cette saison il n'y a pas trop de
touristes, juste assez pour donner une dynamique sans les
inconvénients. Avec Yan nous nous faisons notre soirée en tête à
tête comme j'avais pu le faire avec Zoé sur Pondichéry. Il est
trop content. Nous montons sur une montagne qui nous offre une vue
magnifique et un super coucher de soleil. Nous y cachons une pièce
dans un endroit qui restera gravé dans notre mémoire et qui sait
si Yan repasse par là !!! C'est notre petit secret à tout les
deux. Nous le faisons de temps en temps dans des endroits
particuliers, qui nous marquent...
Après le coucher de
soleil, nous redescendons pour aller se faire un petit repas dans un
restaurant. Un moment spécial avec mon garçon ou toute mon
attention n'est que pour lui. Lui qui grandit si vite !
Sur le chemin du
restaurant nous croisons une famille avec 2 enfants d'un âge
visiblement similaire à Yan. Il veut vraiment faire leur
connaissance, cela fait longtemps qu'il n'a pas eu l'occasion d'avoir
des copains de son âge, nous faisons donc demi-tour pour rentrer en
contact. Le courant passe tout de suite avec Lila et Yossi (les
parents) et Lou et Noam les jumeaux de 8 ans, comme Yan, et, cerise sur
le gâteau, ils sont français, Yes ! Ils voyagent en sac à dos
pour une durée d'1 an. Quand leur commande arrive nous arrêtons
avec un peu de difficulté notre début de discussion pour profiter
chacun de notre côté de notre soirée, mais l'envie de se revoir
très vite est bien là. Nous n'aurons pas beaucoup de temps à
attendre, le destin nous fait se croiser une seconde fois, juste
après notre repas.
Passer cette belle soirée
avec Yan a été vraiment un moment important pour moi. M'émerveiller
à chaque instant en regardant mon fils me raconter tout un tas de
choses, faire le grand au restaurant, où il a eu les yeux plus gros
que le ventre, tellement la diversité des possibles était grande,
sentir l'amour qui nous unit, ses petits yeux brillants ...
Prendre le temps
d'observer toutes ces petites choses chez nos enfants me semble juste
primordial, nous devrions le faire le plus souvent possible, sortir
du quotidien même qu'un instant pour savourer et profiter de
l'essentiel.
Dès le lendemain, nous
retrouvons la petite famille, nous traversons sur l'autre rive où
nous nous installons et passons nos journées, entre balades en
scooter, festival au temple, baignades, école, petits repas...
Les 4 enfants s'entendent
très bien. Ils se mettent à fabriquer des bracelets en élastiques
et décident de les vendre. Zoé et Lou sont à la production, Noam
et Yan à la vente ! Les locaux jouent le jeu en leur achetant.
Avec leurs bénéfices, dont ils sont fiers, ils partent s'acheter
une friandise !
Les discussions avec Lila
et Yocin sont vraiment riches, nous avons une vision similaire des
choses.
Un matin lorsque nous
nous réveillons, des centaines de personnes se lavent, font leur
lessive...dans la rivière, de grands tissus sèchent au soleil sur
les marches de la rive d’en face. L'eau de cette rivière est sacrée, s'y baigner c'est un peu comme nettoyer son karma. Devant le temple, deux chars en bois
de plus de 10 mètres de haut, décorés de rubans et de guirlandes de fleurs. A la base, des
énormes roues en bois et également deux énormes cordes de
plusieurs mètres. Les chars seront tirés à bras d'homme soutenu par une musique rythmée. Une
foule s'empresse tout autour. Les gens jettent des bananes en
ayant pour objectif des les faire rentrer dans les chars.
L'éléphant du temple
arrive, sa trompe et ses oreilles sont décorées avec de la peinture.
Il y a beaucoup de monde, il fait très chaud, les quelques rares
points d'ombres sont surpeuplés. Un bœuf arrive, faisant fi des
personnes, un gros mouvement de foule en découle... nous sommes un
peu bousculés, un homme à côté de nous se blesse. Avec nos amis,
nous mesurons le danger et nous cherchons une place un peu plus en
retrait.
Hampi nous a beaucoup
plu, nous y sommes restés plus de quinze jours, il est temps maintenant de quitter nos amis mais pas avant la promesse de se
revoir sur la route ou en France.
Nous sommes le 7 avril
2015 il est 4h30 du matin, nous chargeons les vélos et quittons
Hampi pour notre dernière étape en Inde...
Moment de jeu, où la différence et la langue n'est pas un problème. |
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