Premiers jour en Tanzanie difficiles
pour Jean-marie.
Nous sommes le lundi 25
août 2014, Jm à très mal dormi. Au lever il ne se sent pas bien, mais décide tout de même de prendre la route, enfin la piste. Je vois Jm prendre sur lui pour avancer, mais arriver à
Kaluko village à 17 km de la frontière, il n'en peut plus. Nous nous arrêtons dans ce petit village. Une foule nous entoure, tout le
monde le regarde souffrir mais personne ne nous propose quelque chose
ou nous vient en aide ! Nous voulons trouver un coin pour nous
installer et dormir. Nous demandons donc la possibilité de dormir dans l'église, mais
ils ne veulent pas. Les villageois nous indiquent une guest house, mais celle-ci est à plusieurs kilomètres. Jm ne peut plus avancer. Les villageois restent là, plantés à nous regarder !! Nous finissons par nous énerver, sans doute trop fatigués pour supporter de les voir rire en nous regardant. Nous leurs demandons de l'aide.
A partir de ce moment,
tout le monde devient gentil, on nous accompagne dans un local, un peu comme la « mairie » ! Une femme, Margaret, amène matelas
et couverture pour Jm. On nous apporte de l'eau, puis à manger pour
le soir... Les enfants Tanzaniens restent devant la porte et aux fenêtres, nous
sommes l'attraction de ce village au bout du bout de la Tanzanie, où
j'imagine personne ne passe et encore moins des blancs. Nous comprenons leur curiosité, mais
elle est parfois trop présente. Pas simple d'être impassible tout
le temps. Je mets donc les paréos aux barreaux pour essayer d'avoir
un peu de tranquillité. Ne jamais partir sans paréo. Si, si, je ne
blague pas, un paréo vous sert à beaucoup de chose, comme nappe,
comme serviette, comme foulard, comme sac à dos, comme oreiller,
comme rideau.....
Jean-marie s'écroule et
dors toute l'après midi. Avec les enfants, on s'occupe calmement,
nous sommes fatigués aussi.
Le lendemain, Jm se sent
mieux. Nous remercions tout le monde et nous reprenons la route. Les
paysages sont magnifiques avec des champs un peu partout et des montagnes. Nous
traversons le petit village de Sopa très bien aménagé avec une
très belle église en pierre à flanc de colline. Nous sommes
surpris, cela faisait longtemps que nous n'avions pas croisé une
telle église.
Quelques kilomètre plus
loin, nous nous arrêtons dans un gros village, Mataï. C'est un
village très actif, avec des moulins à huile et à farine qui font
un bruit étourdissant. Nous trouvons une guest house. Nous
souhaitons prendre le bus pour aller voir le lac Tanganika qui nous a
laissé sur notre faim en Zambie. Nous apprenons que le départ est tous les
jours à 7h du matin.
Nous nous levons donc
vers 5h du matin, afin de déjeuner, se préparer et aller à pied
jusqu'à l'arrêt sans arriver trop tard pour être sur d'avoir de la
place.
Il fait encore nuit, tout
le village est silencieux et calme, seules quelques personnes
commencent à installer leur commerce. Les femmes balayent devant
leur magasin en mouillant le sol poussiéreux. Nous arrivons à
l'arrêt, le patron du resto nous confirme que c'est bien ici. Il est
6h30, nous sommes les seuls. Nous attendons que le patron finisse
d'ouvrir son resto pour prendre du thé et des chapatis. Il fait
assez froid. Nous attendons. 7 heures passe, nous connaissons la
ponctualité africaine, alors pas de panique, nous attendons encore un peu. Au
bout d'un moment nous nous interrogeons sur le fait que personne ne
vienne attendre aussi. Nous redemandons au patron, il nous confirme
que c'est bien à 7 heure mais à 7 heure du soir !!!! Nous sommes
dégoûtés, et dire que le patron qui nous regarde depuis 6h30 et à
qui nous avons posé la question n'a même pas réalisé que nous
nous étions trompés !! Sans doute n'était-il pas bien
réveillé !
Nous rentrons donc à la
guest house, tant pis pour le lac, nous préparons les vélos et
reprenons la piste. Nous avons la joie de retrouver le goudron juste
à quelques kilomètres. Le paysage est vraiment très beau, avec des
petites montagnes aux couleurs ocres...
Par contre, Jean-marie de
nouveau ne sent pas bien, alors qu'il allait mieux, a-t-il pris froid
ce matin ?? Pédaler devient trop dur, nous nous arrêtons dans
un tout petit village, Katuka. Le même scénario, Jm est allongé
sur le trottoir d'un resto (seul endroit à l'ombre), et tout le
village est là à nous regarder sans rien dire, ni rien faire, mais
en se rapprochant de plus en plus et en rigolant !!
Ont-ils peur,
manquent-ils de courage ? C'est vrai qu'un blanc allongé par
terre comme cela, c'est sûrement la première fois qu'ils voient ça !!
En fin d'après-midi le
nombre d'enfant augmente, ils sortent de l'école. Un homme un peu
«spécial » les fait fuir avec de grands gestes désordonnés
et des phrases qui font bien rire les enfants. Ces derniers partent
en courant, mais reviennent aussitôt que cet individu s'éloigne un
peu. Ce cinéma durera un bon moment, l'homme vocifère, les enfants
rigolent et partent en courant, puis reviennent !!
Voyant que Jm ne va pas
mieux, il faut trouver une solution. Je part au dispensaire où je
rencontre Fatma, la nurse (équivalent de nos infirmières). Je lui
explique la situation, qu'il faut que l'on trouve un endroit où nous
puissions être au calme pour que mon homme puisse vraiment se
reposer.
Yan teste le jouet fabriqué par les enfants. |
Sans hésiter, Fatma prend
les médicaments nécessaires et nous accompagne chez elle, dans une
maison avec une cours fermée. Cette maison est mise à disposition
par le village pour les fonctionnaires comme Fatma et Siange,
l'institutrice. Fatma installe Jm dans son salon et lui donne les
médicaments. Les enfants font vite la connaissance des filles qui
vivent ici : 2 jeunes sœurs Teddy et Aglipina et Agnesi. Toutes
les trois sont vraiment adorables, toutes intimidées et super
serviables. Moi je fais un peu plus connaissance avec les deux jeunes
femmes.
Tous les enfants du
village restent autour de la maison, entrant dès que la porte
s'ouvre. Dans la cour, il y a un puits, les femmes y viennent et
aussi observer cet événement. Des hommes viennent voir Jean-marie,
s'inquiéter de lui. Il y a même le chef du village d'à côté qui
vient prendre des nouvelles, c'est mignon !!
Avec toutes ces bonnes
intentions, c'est sûr, Jm sera vite sur pied.
Le lendemain matin,
Jean-marie se sent mieux, il est encore faible mais tient debout.
Nous prenons la décision de partir pour rejoindre Subwanga une ville
à une trentaine de kilomètres. Nous ne voulons pas abuser de la
gentillesse de toute la troupe ici. C'est toujours délicat, surtout
que nous n'avons pas grand chose à leur laisser. La séparation est
très douloureuse. Encore une fois, il ne nous a pas fallu des années
pour tisser un lien fort ! Nous faisons une séance photo avec
tout le monde. Des larmes coulent de part et d'autre. Merci mesdames
et mesdemoiselles, vous êtes des anges sur notre route.
Adella |
Notre gentille Fatma |
Aglipina |
Quelques enfants viennent étudier |
Agnesi |
Teddy |
Fatma et Siange |
La maisonnée, merci les filles. |
La route pour Subwanga
est magnifique et très vallonnée, il nous faut pousser plusieurs
fois. Jean-marie puise sur ses forces. Nous avons même droit à une
pluie glaciale, nous sortons nos vestes de pluie, cela faisait
longtemps ! Nous arrivons dans cette ville sans intérêt pour
nous, voire plutôt désagréable par une immense descente de
plusieurs kilomètres. Jean-marie tient le coup toute la journée
mais est encore très faible. Nous resterons plusieurs jours le temps
à l'homme de la famille de retrouver des forces.
Des milliers de bises d e reconfort à l'homme fort...et pour vous tous aussi...quel force vous avez! Maude and co.
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