Les chutes Kalambo
Après Mbala, le goudron
ne dure que sur quelques kilomètres. Après se ne sera que de la
piste, large au départ puis plus étroite sur 36 km ! Des
passages sableux nous obligent à pousser parfois, la cadence est
ralentie ce qui nous permet aussi de mieux profiter des paysages.
Nous traversons quelques
petits villages. A chaque fois tous les enfants accourent vers nous
en criant, les adultes les accompagnent parfois. S'arrêter est assez
compliqué, nous sommes même de temps en temps obligé de nous
fâcher.
A la tombée de la nuit
nous sommes dans le dernier village de la piste, il y a trop
d'enfants réclamant quelque chose. Nous trouvons refuge, c'est le
cas de le dire, dans un campement à la sortie du village, qui
accueille les engins de chantier pour refaire la piste. Les deux
jeunes gardiens nous accueillent gentiment et chassent les enfants du
village. Ces derniers restent tout autour du camp. Allant jusqu'à
grimper dans les arbres pour nous regarder, nous appeler... Seule la
nuit arrivera à les faire réellement partir ! Nous nous
installons dans la petite église en bois fabriquée par les deux
jeunes.
sur la piste. |
Dans la petite église, à l'abris des regards |
Jeux de dames |
Nouveau jeu inventé par mon équipe !!! |
Le lendemain, nous
continuons notre route, la piste est de plus en plus vallonnée, avec
de belles et longues montées et de moins en moins roulante. Zoé
s'en sort très bien, elle arrive à gérer les descentes avec les
cailloux... Nous arrivons enfin à un panneau nous indiquant les
chutes à 1,5 km, super !!
Le seul hic, c'est qu'à
partir de là, la piste est juste défoncée, avec des ornières
énormes, des cailloux de chez cailloux, une pente raide... même à
pied cela ne serait pas simple alors imaginez avec des vélos pesant
pour le plus léger 35 kg !! Yan doit aider sa sœur en retenant
le vélo. Nous devons être vigilants à chaque pas. Je ne sais même
pas comment font les voitures.
Nous râlons car au tout
début de la piste 36 km en amont il y a un "magnifique" panneau
parlant des chutes comme d'un héritage site !! Je ne sais pas
s'ils ont envie de profiter de se site pour faire venir des
touristes, mais la moindre des choses serait de les mettre en garde
en précisant que seul les 4x4 peuvent passer. Tout un débat !!
Bref, nous continuons,
Zoé tombe, enfin surtout son vélo, rien de bien méchant, nous
profitons juste de sa colère et du vocabulaire qui va avec. Je vous
laisse découvrir la vidéo là.
Nous arrivons au site,
exténués et énervés. Nous nous renseignons sur le prix d'entrée du
site, le jeune gardien nous annonce 85 k par personne et demi tarif
pour les enfants.
Pour observer les chutes,
nous devons suivre un sentier bétonné en bordure de montagne. Il y
a plusieurs point de vue aménagés. Nous sommes à flanc de montagne,
c'est vraiment agréable. Surtout qu'il n'y a pas de touristes, et
pour cause !!! Les chutes ne sont pas très larges mais par
contre elles mesurent 235 mètres, c'est vraiment impressionnant. De l'autre côté c'est la
Tanzanie. Ce sont les chutes qui font la frontière entre ces deux
pays. Nous allons aussi sur le haut des chutes, à ces endroits il y
a toujours une magie particulière, un contraste entre le calme du
cours d'eau et la puissance et le bruit des chutes de l'autre !
J'aime bien.
De retour à l'accueil,
nous nous renseignons sur le prix du camping, 85 kwachas !! La
c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Pourquoi ?
Parce que ce qui est censé être le camping n'est ni plus ni moins
qu'un espace pas nettoyé du tout, remplit de cailloux entre autres,
pour camper il y a mieux !!
Quand on demande s'il y a
de l'eau chaude, le gardien dit oui, puis en allons faire le tour des
sanitaires, on se rend compte que ce n'est pas vrai, alors il nous
explique qu'il n'y a plus de fuel ! Les sanitaires tout neusf ne
sont pas entretenus et pourtant on ne peut pas dire que le gardien
soit dérangé par la foule !!! Je pense qu'il est surtout gêné
par le poil qu'il traîne !! En ce qui concerne l'électricité
c'est pareil, tout est là sauf l'électricité !! Nous nous
mettons vraiment en colère, il ne faut pas prendre les touristes
pour des imbéciles ou des vaches à lait. Pour vous donner un ordre
de grandeur, à Livingstone nous payons 70 kwacha, pour de l'herbe
bien verte, des sanitaires propres, de l'eau chaude et de
l'électricité sans oublier la piscine. Bref, hors de question de
payer si cher pour rien, car dormir ici ou bivouaquer dans la nature
je ne vois pas la différence.
Le gardien nous explique
que lui n'y est pour rien, que c'est le gouvernement... ce que nous
pouvons comprendre, sauf pour le fait d'entretenir une ou deux
petites parcelles de terrain pour accueillir les campeurs. Pour ça,
ce n'est pas un problème de moyen mais un problème de motivation ou
…
Il n'empèche que nous
en avons marre que les efforts ne soient que dans un sens, le
gouvernement veut que l'on paye, à lui aussi de faire un minimum. Je
suis tellement remontée que je demande le nom du responsable, pour
dire mon mécontentement. Quand le gardien comprend mon intention, la
peur l'envahit, même si je lui explique que je n'ai rein contre
lui...
Du coup nous pouvons nous
installer pour la nuit. Le lendemain matin le gardien et ses amis
moyennant un billet nous aident à remonter les vélos, sur la partie
extrêmement mauvaise. Il fait très chaud. Sans eux nous aurions dû le faire vélo après vélo à deux, car je suis dans incapable de
pousser seule le pino dans ses conditions et Zoé ne peut pas non
plus pousser le sien.
Les garçons prennent en
charge les vélos, ils sont motivés !! par l'argent ou par la
peur de ma lettre ??? Nous ne saurons pas, mais le gardien me
demandera tout de même de ne pas écrire !!
Il nous reste encore 35
km pour revenir sur la grande piste. Nous retraversons les même
villages qu'à l'aller, mais ceux-ci sont plus calmes. Nous sommes
dimanche et une bonne partie des villageois sont à la messe. Nous
arrivons sur un petit pont et dans l'eau deux petites filles
s'amusent à faire des bulles dans l'eau. Avec le bruit de leurs
bulles elles ne nous ont pas entendu arriver, elles sont trop
mignonnes. En relevant la tête elles sont fort surprises de voir des
blancs ici en train de les regarder !! Elles partent. Nous en
profitons pour nous rafraîchir, à notre tour, sous l’œil amusé
d'autres enfants.
La piste est longue, elle
n'en finit pas, pourtant le rythme est assez bon, sans doute que nous
profitons d'une légère pente imperceptible !
Mais à un passage un peu
sableux, Zoé qui me suit et veux faire comme moi, je la vois dans
mon rétro, le vélo part dans tout les sens, la peur m'envahit et un
dixième de seconde après, ma Zoé tombe assez violemment, elle
casse son rétroviseur. Elle s'égratigne les mains et le genou, mais plus de peur que de mal.
Elle accourt vers moi, rien de tel qu'une maman dans ces cas-là,
non ?
Moi aussi j'ai eu peur,
je ne veux pas imaginer la même scène sur une route fréquentée...
restons positifs et confiants !!
Comme ma Zoé est
courageuse, elle repart sous nos encouragements. Nous arrivons enfin
à la grand piste, plus roulante. Cette piste nous amène droit à la
frontière Tanzanienne. Il nous reste 10 km, nous n'avions pas prévu
de les faire le même jour vu la difficulté des 36 km que nous
venons de faire. Mais un automobiliste qui c'est arrêté pour nous
parler, nous informe qu'il y a une guest house avec électricité.
Cela remotive la troupe, ce soir nous serons donc en Tanzanie.
Les 10 km ont été
terribles, presque la moitié n'est qu'une montée raide, nous
poussons nos vélos, nous en avons marre. Nous envisageons
d'abandonner pour aujourd'hui, mais nulle part où dormir, le bush ici
à été tout brûlé, ce qui nous empêche de planter la tente,
notre réserve d'eau est presque à sec... il n'y a rien à faire que
continuer, puiser dans nos réserves... Dans ces cas-là, c'est
souvent le silence entre nous, personne ne parle gardant toutes ses
forces pour pédaler.
Quand nous arrivons à la
frontière Zambienne il commence à faire nuit, une nuée d'enfants
nous suivent et nous entourent. Un homme, douanier ? Nous
explique que nous devons faire tamponner nos passeports à
Mpulungu !!! Notre sang se glace, et nos bras en tombent !!
Ouf, après quelques
minutes de discussion, il comprend et appelle son collègue qui est
en train de manger en Tanzanie. L'homme arrive et nous tamponne nos
visas à l'aide de nos lampes frontales car il n'y a pas d'électricité
dans son bureau, enfin dans tout le village. Nous traversons la
frontière de nuit en suivant Zoé qui nous éclaire. Nous arrivons
au poste de douane de la Tanzanie où il y a l'électricité !!!
Nous n'avions pas prévu
de passer autant de temps en Zambie, mais se pays et surtout sa
population a su nous fasciner, nous émerveiller... Trois mois qui
laissent en nous un goût de reviens-y ? Des amitiés fortes se
sont créées. Nous repartons de ce pays le cœur plein d'amour et de
richesse intérieure. La seule question qui nous reste, y reviendrons-nous un jour ?????
Bonne année 2015 à vous 4 !
RépondreSupprimerMerci pour vos lectures et commentaires sur notre site. Désolés de n'avoir pu lire vos aventures avant, la Chine bloque Blogspot...
A nous de dévorer vos récits sous le soleil de l'Afrique !
On vous souhaite une belle continuation dans vos aventures !
Marc, Lilie y el clandesino